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Felix Mendelssohn-Bartholdy est né à Hambourg en février 1809. Fils d'un banquier, il est issu d'une famille d'origine juive très cultivée et très aisée. Il a deux soeurs Fanny et Rebecca et un frère Paul. Sa mère qui avait des dons musicaux incontestables favorisa son éducation musicale. Face à l'invasion française, la famille, installée à Hambourg, s'exile à Berlin. Son père finance un hôpital militaire et équipe les soldats prussiens ce qui lui vaudra une certaine considération des autorités de Berlin. Mendelssohn est baptisé dans la religion luthérienne. Il reçoit une excellente éducation sous la férule des plus grands professeurs berlinois. Son maitre principal de musique est Karl Zeiter. A neuf ans, Mendelssohn est un musicien accompli et commence à composer avec acharnement. Il montre déjà des capacités de travail très supérieures à la normale. Il est lui aussi un enfant extraordinairement doué et travailleur. Sa soeur Fanny montrait également de grandes aptitudes musicales. A l'âge de 12 ans, grâce à Zleter, il fait la connaissance de Goethe, le grand philosophe de l'Allemagne, dont il fut souvent par la suite, l'hôte à Weimar. Cette amitié devait durer jusqu'à la mort de Goethe. Celui-ci lui communiquera l'amour de la littérature classique. Le jeune Felix découvre avec ravissement l'opéra allemand avec le Freitzschutz de Weber.

Son père l'emmène à Paris étudier auprès de Cherubini car il doute encore d'une possibilité de carrière dans la musique pour son fils. Le verdict du musicien est net : "Ce garçon est plein de richesse, il fera bien, il fait même déjà bien..." Durant ce séjour il est déçu par le milieu musical français mais fait quand même connaissance de Rossini, de Meyerbeer...Il compose l'Octuor à cordes opus 20 considéré comme sa première grande oeuvre de maturité. Il a seize ans. Son oeuvre suivante l'Ouverture pour le songe d'une nuit d'été connait un triomphe. Elle est d'inspiration shakespearienne. Nul autre musicien n'a su saisir comme lui l'essence de cette littérature. Mendelssohn s'intéresse aussi aux musiciens plus anciens et surtout Jean Sébastien Bach dont il donnera une représentation de la Passion selon St Matthieu qui fera date. On peut dire que c'est l'acte de naissance de la redécouverte de Bach.

Précédé d'une flatteuse réputation, il entreprend en 1829 son premier voyage en Angleterre et en Ecosse, voyage qui lui inspire la Symphonie "écossaise" n° 3 et l' Ouverture des Hébrides. Toute sa vie, il aimera ce pays. Ses débuts se font avec des critiques très élogieuses. Il est célébré comme un musicien de génie et un parfait gentleman ce qui en fait l'enfant chéri des anglais. En 1830, il entreprend un voyage en Italie et arrive à Venise le 9 octobre. Il s'installe ensuite plusieurs mois à Rome. Il y rencontre Berlioz dont il n'apprécie que modérément la musique. A la mi-décembre 1831, Il arrive à Paris. Il se lie d'amitié avec Chopin et reprend contact avec Cherubini. Liszt interprète magnifiquement à la première lecture son concerto pour piano fraichement achevé, ce qui déclenchera l'enthousiasme de Mendelssohn.

En 1835, il est nommé directeur musical des concerts du Gewandhaus de Leipzig après avoir été refusé comme directeur de la Singakademie de Berlin. Il dirige également le Festival de de Rhénanie du Sud, et dirige le Philharmonia Orchestra de Londres. A Leipzig, il réorganise la scène musicale de cette ville culturelle. Il fait d'un orchestre moyen une phalange de premier plan. Il agrandit le répertoire de cet orchestre et fait connaitre des oeuvres inconnues du grand public (symphonie n° 4 de Beethoven, symphonie n° 9 de Schubert...). Il y invite les plus grands solistes de l'époque. Il tire de l'oubli des oeuvres anciennes, telle la Passion selon saint Matthieu, de Jean-Sébastien Bach.

En 1835, le père de Felix Mendelssohn meurt brutalement des suites d'une apoplexie. Le compositeur sombre dans une grave dépression. Heureusement, Il fait la connaissance de Cécile Jeanrenaud, fille d'un pasteur protestant, dont la famille est d'origine suisse. Celle-ci est pieuse, belle, intelligente. En 1837, il épouse Cécile. Cette union est heureuse et il aura cinq enfants. Il est ensuite chargé par le roi de Prusse de réorganiser la vie musicale de Berlin et doit à contrecoeur quitter Leipzig. Là, il se heurte à la bureaucratie prussienne et abandonne progressivement ses obligations de directeur. Il fonde en 1840 le conservatoire de Leipzig et l'inaugure en 1843 et se produit comme pianiste et comme chef d'orchestre. Il est au sommet de son art et l'Europe et l'Amérique le considérent comme le plus célèbre compositeur de son temps. Il retourne en Angleterre pour la sixième fois pour y donner sa symphonie n°2 "Lobgesang" traduite en Anglais pour l'occasion. Il devient un ami de la Reine Victoria. Mendelssohn se surmène et rentre épuisé en mai 1847 d'un autre séjour britannique. De plus sa soeur Fanny qu'il adorait décède d'une embolie cérébrale. Il en reste accablé et exténué physiquement. Il écrit encore un quatuor à cordes op.80. Le 28 octobre, il s'apprête à diriger son oratorio Elias à Vienne lorsqu'il est pris de maux de tête très violents. Quelques jours plus tard, il est victime d'une nouvelle attaque et meurt le 4 novembre 1847 âgé seulement de 38 ans.

Félix Mendelssohn n'est pas un musicien qui travaillera toute sa vie face à l'adversité. Il nait dans une famille riche et cultivée. Il compte parmi ses amis les hommes les plus célèbres et cultivés de son temps. Sans une mort prématurée, nul doute qu'il serait devenu un des plus grands musiciens à l'égal d'un Mozart ou d'un Beethoven. Il laisse néanmoins une oeuvre considérable et qui touche à tous les genres : pièces pour piano (Romances sans paroles) oeuvres de musique de chambre (l'Octuor, les deux Trios avec piano, les Quatuors à cordes opus 12 et 13), ouvertures, cinq symphonies, plus de soixante-dix lieder et de nombreuses oeuvres vocales pour l'Église. La clarté et l'équilibre de son écriture musicale confèrent à Mendelssohn une place unique parmi les compositeurs romantiques.