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Wolfgang Amadeus Mozart est né à Salzbourg le 27 janvier 1756. A son baptême il reçoit les prénoms de Chrystosomus Wolfgangus Theophilus. Il n'utlisera pratiquement que celui de Wolfgang. Son père Léopold Mozart originaire de Augsburg, était un musicien de la cour de l'archevêque de Salzbourg et un compositeur reconnu dont un ouvrage théorique qu'il a écrit sur l'apprentissage du violon était très réputé. Il se maria le 21 novembre 1747 avec Anna Maria Pertl, originaire de Salzbourg. Le couple eut sept enfants dont deux seulement atteignirent l'âge adolescent : Wolfgang et sa soeur Maria surnommée Nannerl. A cinq ans, il possède déjà des qualités stupéfiantes il déchiffre les partitions, improvise...Après un court voyage à Munich, toute la famille part à Vienne le 18 septembre 1862. Wolfgang et sa soeur, elle aussi remarquablement douée, se produisent devant les nobles de la ville. Il reste dans la capitale autrichienne jusqu'au 20 décembre. L'un des traits qui frappe les contemporains de Mozart est sa remarquable faculté à improviser sur n'importe quel thème.

Le 9 juin 1763, les Mozart se mettent en route pour Paris et Londres. Ils donnent des concerts dans toutes les villes importantes. Leopold se comporte en véritable impresario et règle tous les détails. La première escale importante est Munich le 12 juin puis Augsbourg le 22 juin. Ils y achètent un clavecin et gagnent Ulm le 6 juillet. Ils passent à Mannheim où se trouve certainement le meilleur orchestre de l'époque. Puis Mayence, Francfort, Aix la Chapelle et après la Belgique la famille atteint Paris le 18 novembre 1763. Le baron Grimm, personnalité allemande en vue à Paris, va régler leur séjour et leur ouvrir les portes de la noblesse française. Le succès est là. Le jeune Wolfgang stupéfie tous ceux qui l'entendent et les rentrées d'argent sont importantes. Il publie également ses premières compositions à l'âge de sept ans ce qui est unique dans toute l'histoire de la musique ! Le 10 avril 1764, ils quittent Paris pour Londres. Là, ils ont la chance de faire connaissance immédiatement avec la famille royale. Le roi lui fait jouer des oeuvres de Haendel et improviser sur des thèmes du Messie. Mis plusieurs fois à l'épreuve à Londres, le jeune prodige s'en tire à chaque fois triomphalement et sidère toujours l'assistance. Il aura aussi l'occasion de se lier avec Johann Christian Bach un des fils du grand Jean Sébastien Bach. Le 1er août 1765, la famille embarque à Douvres et regagne Salzbourg en passant par les Pays Bas, Lille, Gand, Anvers. ils repassent du 10 mai au 16 juillet 1766 à Paris. Les témoins ayant vu Mozart lors du premier séjour noteront les progrès stupéfiants accomplis depuis son premier passage. Puis c'est Dijon, Lyon, Lausanne, Berne, Zurich, Munich.

Dés son retour, Leopold lui enseigne le contrepoint, la fugue, le latin, l'italien. A onze ans, Mozart s'affirme comme un compositeur sûr de lui. Le 11 septembre 1767, ils repartent vers Vienne pour les fêtes nuptiales de l'Archiduchesse Marie Joséphine mais une violente épidémie de variole fait des ravages. L'archiduchesse elle-même en meurt. Wolfgang et Nannerl attrapent la maladie mais heureusement sous une forme bénigne. Ils y retournent le 10 janvier 1768. Mozart reçoit la commande d'un opéra bouffe qu'il écrira en trois mois : La Finta Semplice. Cette pièce ne sera pas représentée à Vienne certainement en raison d'une cabale montée par des musiciens jaloux. Il compose ensuite une nouvelle partition : Bastien et Bastienne K.50.

Le 11 décembre 1769, Mozart se remet en route pour l'Italie cette fois. Partout, ils reçoivent un accueil triomphal. A Milan, Mozart rencontrera deux musiciens qui auront une influence profonde sur lui : Sammartini et Piccini. A Bologne, il visite le padre Martini le plus illustre théoricien de la musique à l'époque. Il croise aussi le célèbre castrat Farinelli. A Rome, une anecdote est restée célèbre. La Chapelle Sixtine possède "en exclusivité" le miserere d'Allegri joyau de la musique à neuf voix en double choeur. Il est interdit de reproduire cette pièce sous peine d'excommunication. Mozart, de mémoire, copie la partition à la fin de l'audition et le lendemain corrige les quelques erreurs de la veille ! A Naples il fera la connaissance d'autres compositeurs célèbres à l'époque : Paisiello, Caffaro, Jomelli... Toutes ces rencontres influenceront Mozart qui assimile à une vitesse incroyable. Comme Gluck, le pape le décore Chevalier de l'Ordre de l'Eperon d'Or. Le 28 mars 1771, ils sont de retour à Salzbourg mais ils parlent déjà d'un prochain retour en Italie ce qu'ils font le 13 août de cette même année afin d'honorer les contrats passés lors du premier séjour. Mozart a profité des quelques mois passé à Salzbourg pour composer d'arrache-pied. Le 20 août, la famille est à Milan. Mozart y fait jouer Ascanio in Alba K.111. Le succès de cette pièce éclipse l'opéra de Hasse joué la veille ce qui fera dire au vieux maître : "cet enfant nous fera tous oublier".

De retour le 16 décembre, le prince archevêque Von Schrattenbach, employeur de Leopold, est mort. C'est le comte Hieronymus Colloredo qui le remplace. Wolfgang, lui aussi employé à la cour de Salzbourg va rapidement prendre en horreur ses fonctions d'autant que Colloredo ne lui facilite pas la vie. Cependant le 24 octobre 1772, il repart pour l'Italie pour honorer la commande d'un opéra : Lucio Silla qui est joué avec succès le 26 décembre. Durant ce voyage il compose, entre autres, le fameux Exsultate Jubilate K.165. Il est de retour à Salzbourg le 13 mars 1773, il a maintenant 17 ans.

Sous la férule de l' archevêque Colloredo, entre 1772 et 1773, le jeune Mozart composera beaucoup de musique sacrée et six concertos pour piano. Colloredo, archevêque de Salzbourg depuis 1772, aime l'austérité et est très exigeant bien que payant relativement bien son personnel. Cependant Mozart montre de plus en plus d'esprit de liberté et entend bien composer à son idée et non uniquement des oeuvres sur commande. Léopold, de son côté, cherche pour son fils un poste à Vienne, sans succès. Colloredo refuse une nouvelle demande de congé de Léopold pour une tournée de concerts en France. Ils profitent d'un voyage de l'archevêque à Vienne pour l'accompagner mais ils reviennent à Salzbourg le 30 septembre 1773. Mozart pourra alors composer calmement jusqu'à la fin 1774 date à laquelle il termine La Finta Gardiniera pour Munich. Créée le 13 janvier 1775 dans cette ville, elle remporte un succès extraordinaire. Il demeure à Munich jusqu'au carnaval. Il écrit toujours dont la Missa brevis K.220 et rentre le 6 mars. Il restera à Salzbourg deux ans et demi et compose sans arrêt en particulier de la musique religieuse pour faire face à ses fonctions à la cour de Salzbourg mais aussi de magnifiques concertos pour violon n°1 à 5, concertos pour piano dont le n°9 est l'un de ses plus grands chef d'oeuvre.

Au début 1777, la situation devient insoutenable pour Mozart. Le 1er août 1777, il fait une requête à Colloredo pour obtenir sa liberté. Le 23 septembre, il part en voyage avec sa mère, l'archevêque ayant refusé la permission à son père Leopold. Après être passés à Munich, ils arrivent à Mannheim où ils restent longtemps sans que Mozart puisse obtenir une place comme compositeur de la cour. En janvier et février 1778, il s'éprend d'Aloysia Weber, fille d'un chanteur et violoniste attaché à la chapelle du prince Electeur (oncle de Carl Maria Weber). Amoureux, il ne désire plus aller à Paris et conçoit des projets farfelus que son père stoppera immédiatement. Le 23 mars 1778, il quittent Mannheim pour Paris. Les débuts se passent bien. les Mozart renouent avec le baron Grimm, une symphonie "Paris" (K.297) a beaucoup de succès. Mais Mozart n'est pas réellement heureux dans cette ville et il trouve le milieu musical divisé par la querelle entre les partisans de Gluck et ceux de Piccinni et qui laisse très peu de place aux autres compositeurs d'opéra. Le 3 juillet se produit une tragédie. Certainement suite à une typhoïde, sa mère meurt. Mozart la laissait souvent seule dans une maison inconfortable durant des jours entiers. Leopold, lorsqu'il apprit cette conduite en fut fort affligé. Grimm fait savoir à Mozart qu'il a bien peu de chance de percer à Paris. Il quitte la ville le 26 septembre 1778 et passe par Nancy et Strasbourg, arrive à Mannheim le 6 novembre. Au grand dam de son père qui le presse de rentrer pour occuper à nouveau sa charge à Salzbourg, il reste plus d'un mois dans cette ville bien qu'ayant retrouvé une Aloysia froide et indifférente. Il est de retour à Salzbourg le 15 janvier 1779.

Le poste que lui obtient son père est donc celui d'organiste à la cour de Colloredo (Hoforganist). Il prend d'ailleurs la succession d'Adlgasser mort en 1777) avec le même traitement de celui qui le précédait (450 florins). Il compose toujours avec acharnement et quelques chefs d'oeuvre sortent de sa plume : Messe du couronnement K.317, Symphonies n°33 et 34... A la fin de l'été 1780, il voit le moyen de "s'évader" de Salzbourg. En effet il reçoit commande d'un opéra pour Munich. Il part le 5 novembre 1780 et la première représentation d'Idemeneo re di Creta K.366 (Idoménée, Roi de Crète) a lieu le 29 janvier 1781. C'est un très grand succès et c'est le premier grand chef d'oeuvre lyrique de Mozart. Leopold et Nannerl, sa soeur, sont avec lui et ils resteront s'amuser jusqu'aux fêtes du Carnaval (13 mars 1781) . Ils recoivent alors l'ordre de se rendre à Vienne où Colloredo se trouve déjà. Wolfgang y arrive le 16 mars 1781. Venant de vivre de triomphales journées à Munich et humilié par l'archevêque de Salzbourg, la situation entre les deux hommes dégénère très vite pour aboutir à la journée du 9 mai. Après une violente altercation avec son employeur, il est traité de pouilleux, de gueux, de crétin et c'est la rupture définitive.

Mozart, conscient de son génie, va enfin pouvoir composer comme il l'entend. Il prend pension chez les Weber qu'il a connu à Mannheim. Aloysia, son ancien amour, a obtenu en effet un fabuleux contrat de soprano à l'opéra de Vienne. Elle a épousé le peintre Joseph Lange. Wolfgang a une aventure avec Constance, la soeur d'Aloysia. Le 15 décembre, il annonce à son père son intention de se marier. Devant une réponse vraisemblablement négative, il réitère sa demande le 31 juillet 1782. Il n'attend pas la réponse et se marie le 4 août. Mozart organise sa vie. Il donne des cours aux familles les plus riches. Il remporte une joute musicale contre Clementi qu'avait organisée l'Empereur en personne. Mais, contrairement à ce qu'il espérait, cela ne lui ouvre pas les portes de la Cour impériale. A cette époque, de nombreux chefs d'oeuvres sont écrits dont l'opéra L'enlèvement au sérail K.384 créé avec grand succès le 16 juillet 1782. Ce triomphe sera durable et de nombreuses réprésentations auront lieu à partir de cette date non seulement à Vienne mais dans toute l'Allemagne. C'est une période heureuse et il est impossible d'énumérer les chefs d'oeuvre qui sortent de la plume de Mozart. En décembre 1784, Mozart est admis chez les francs -maçons. Il écrit pour sa loge un certain nombre de pièces. Au début 1785, sa renommée s'accroit. Il écrit les six quatuors dédiés à Haydn et d'autres pièces de musique de chambre. Le 29 avril 1786, il termine Le Nozze di Figaro (Les Noces de Figaro) d'après l'oeuvre de Beaumarchais. Malgré une cabale montée contre Mozart par des compositeurs jaloux de son succès, l'oeuvre est créée le 28 avril de cette année. L'un des chanteurs racontent qu'à plusieurs représentations, ils durent rechanter des airs plusieurs fois tant ils étaient appréciés du public. Le livret est de Da Ponte qui collaborera à trois reprises avec Mozart. Encore une fois, c'est un triomphe dans toute l'Allemagne. Mais le public est versatile. Ainsi les Noces de Figaro sont rapidement éclipsées par un opéra de l'Espagnol Soler totalement méconnu de nos jours. Le nozze di Figaro triomphe encore mais hors de Vienne. Néanmoins Mozart gagne beaucoup d'argent avec cette oeuvre. Fin 1786, il décide de se rendre à Prague où il est immensément populaire. Il y présente en plus des Noces de Figaro, une symphonie n°38 "Prague". Il reçoit commande d'un nouvel opéra. Ce sera Don Giovanni. En six semaines, il gagne 1000 florins. Malheureusement, cette période est assombrie par la mort de son père le 28 mai 1786. Ni lui ni Nannerl n'ont pu se rendre à temps au chevet de leur père. Contrairement au décès de sa mère, Wolfgang est cette fois très affecté par cette perte.

Il compose à cette époque la fameuse sérénade : Ein Kleine Nachtmusik (Une Petite musique de nuit) K.525. Le 1er octobre 1787, il retourne à Prague. Don Giovanni (Don Juan) est créé le 29 octobre sous la direction de Mozart en personne. C'est un succès éclatant. Le 7 décembre, il est nommé compositeur de la cour impériale mias il ne touche que 800 guldens là où Gluck touchait 2000 pour le même poste. Les ennuis d'argent deviennent très sérieux pour Mozart qui emprunte à plusieurs reprises au riche franc-maçon Puchberg. Pendant cette période viennoise Mozart est père plusieurs fois. Le 27 décembre 1787, Constance met au monde un quatrième enfant qui vivra moins d'un an. Les compositions de Mozart sont toutes géniales, entre autres le concerto pour piano dit du couronnement K.537 interpréta à l'occasion du couronnement de Joseph II. Les élèves se font plus rares. Don Giovanni est joué à Vienne avec moins de succès qu'à Prague. Au printemps 1789, Mozart accompagne le prince Lichnowsky à Berlin sur invitation du roi de Prusse. Le 25 avril, ils arrivent à Potsdam près de Berlin après être passés à Dresde et Leipzig. A cette occasion, il compose deux nouveaux quatuors K.575 et K.589 pour le roi. De retour à Vienne le 4 juin, il retrouve ses problèmes familiaux. Son épouse Constance est malade et doit faire une cure à Baden (à 25 km de Vienne). Le 26 janvier 1790, Cosi fan Tutte est créé à Vienne, le livret est de Da Ponte. Cet opéra, remarquable d'équilibre, emporte un succès conséquent mais qui ne modifie pas la situation financière de Mozart. A la suite du décès de Joseph II, c'est Leopold II qui accède au trône. Son traitement de compositeur de la cour, contrairement à ce qu'il espérait, n'est pas réévalué. L'année 1790 sera stérile en compositions, très peu d'oeuvres sortent de sa plume, c'est dire que Mozart est accablé de soucis, surtout financiers. Les réussites artistiques ne modifient pas sa position sociale car il a peu de sens pratique et n'est pas du tout économe.

Mozart commence à se plaindre de maux de tête et de rhumatismes bien qu'il ne soit âgé que de trente quatre ans. Le début de 1791 est également peu fécond hormis le concerto pour piano K.595 et le quintette à cordes K.614. Constance retourne en cure à Baden et Wolfgang l'accompagne parfois. Se liant d'amitié avec le directeur du choeur de cette paroisse, il lui compose le magnifique Ave verum corpus K.618. Constance accouche de Franz Xaver qui vivra (sans descendance) jusqu'en 1844 et devint lui aussi un musicien connu. Sur un livret de Schikaneder, il se met au travail sur La flûte enchantée K.620. Fin juillet, l'oeuvre est presque terminée. Il reçoit également commande d'un opéra qu'il doit composer en trois semaines pour l'accession de Leopold II au trône de Bohême: ce sera La Clémence de Titus K.621, sur un texte de Metastase. Le succès à Prague n'est qu'un succès d'estime. De nos jours, cet opéra n'a pas non plus la même attirance que les autres oeuvres lyriques de la maturité de Mozart. La vitesse à laquelle il a dû composé cette oeuvre en est certainement la cause. La première de la flûte enchantée a lieu à Vienne le 30 septembre 1791 au théâtre An Der Wien. Cet opéra, à partir de la deuxième représentation, connait un succès triomphal. Au cours de ce mois d'octobre, il écrit de magnifique concerto pour clarinette K.622 pour son ami clarinettiste Stadler. Il entreprend ensuite la composition de sa dernière oeuvre le Requiem K.626. Quelques légendes planent sur cette oeuvre. Les études récentes ont montré qu'il a été composé pour le comte Franz Walsegg-Stuppach qui voulait rendre hommage à sa jeune épouse décédée. Voulant garder cette commande discrète, il a dépêché un intermédiaire pour traiter avec Mozart. Le compositeur créa la majeure partie de ce requiem au lit car il est maintenant très diminué physiquement. Le 4 décembre 1791, il profite d'une amélioration passgère de son état et des amis interprètent les parties déjà composées du requiem. Mozart sent bien que cette messe des morts sera pour lui. Son état s'aggrave brutalement dans la soirée du 4 malgré la présence de deux des meilleurs médecins de Vienne. Il meurt le 5 décembre vers une heure du matin. Selon le diagnostic médical, il est décédé d'une "fièvre rhumatismale aigue". Il est enterré le 6 décembre 1791 dans le cimetière St Marc à cinq kilomètres de Vienne mais le fossoyeur ne note pas le lieu exact de l'inhumation et les restes de Mozart ne seront pas retrouvés lorsque l'on voudra lui donner une sépulture digne de son génie.

Parmi les grands compositeurs, Mozart est le seul à avoir abordé tous les genres musicaux avec le même intérêt et le même génie. Il a laissé pour chacun d'entre eux des oeuvres grandioses et fut le premier à revendiquer la liberté d'expression. Il a énormément influencé ses successeurs. Sa mort à trente cinq ans est une perte inestimable pour la musique. On imagine la qualité des oeuvres qu'il aurait laissées s'il avait pu vivre assez longtemps pour rivaliser avec Beethoven et Haydn.