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Johann Sebastian Bach est né le 21 mars 1685 à Eisenach ville de Thuringe en Allemagne. Bach naquit dans la plus exceptionnelle famille de musiciens qui ait jamais existé et, dans cette province, le simple nom de Bach signifiait musicien. Huitième enfant, dès son enfance, il est initié par son père Ambrosius Bach au jeu du violon et des cordes et par son frère Johann Christoph Bach à la technique de l'orgue. A l'âge de dix ans, son père meurt et c'est ce frère qui le prend en charge et deviendra un second père. Celui-ci exercera une grande influence sur le petit Jean Sébastien et lui montrera les premiers secrets de l'orgue. Il recevra une double formation musicale, à l'école et à la maison. De plus, Eisenach est une ville de grand renom au niveau musical car elle a accueilli des compositeurs comme Pachelbel, Eberlin ou Kerll. Discipliné, il montre les traits de caractère qui marquèrent sa vie et sa musique. A l'âge de quinze ans, le 15 mars 1700, après avoir réussi ses examens à l'internat d'Ohrdruf, Bach est envoyé à Lunebourg en tant qu'élève à la manécanterie de Saint-Michel qui est une pension pour enfants pauvres. Il y acquiert une formation complète. Lunebourg possède un trésor pour l'époque car les archives de cette ville recèle 19 manuscrits d'orgue des plus grands maîtres allemands, italiens...ainsi qu'une bibliothèque musicale de 3000 volumes que le jeune compositeur pourra étudier à loisir. Adolescent, il est également passionné de latin et de théologie. Bach a l'occasion de d'avoir des contacts avec la cour de Celle où il apprend l'art français et aussi un peu de la langue française, langue de l'aristocratie européenne car la musique y est dirigée par des Français. La musique y règne et Celle s'avère très importante sur le plan musical. Bach y jouera du violon

Le 8 avril 1703, il entre comme violoniste et suppléant à l'orgue dans l'orchestre du duc de Weimar et aussi comme laquais (plus vraisemblablement secrétaire) ! En 1703, il est nommé organiste de l'église d'Armstadt où l'orgue vient juste d'être terminé. Le concert d'inauguration impressionne très fortement les habitants de cette cité. Il s'absente pour aller étudier avec Buxtehude à Lübeck mais il s'absente quatre mois au lieu de quatre semaines. Bach revient de cette rencontre transformé et son jeu s'est métamorphosé au contact du grand maître. Après plusieurs périodes "orageuses" avec ses employeurs, il se brouille avec le conseil municipal et part pour un poste d'organiste à Mühlhausen. En 1707. Il épouse une cousine éloignée qu'il a connue à Armstadt, Maria Barbara, qui va lui donner en treize ans sept enfants. À Mühlhausen, il se heurte à nouveau à ses employeurs pour des problèmes entre les deux églises de la ville. Il retourne donc à la cour de Weimar en 1708 comme organiste et musicien de chambre. A partir de 1714 il est nommé Konzertmeister. Il en part en 1717 après avoir composé une quantité impressionnante d'oeuvres pour le clavier dont malheureusement, beaucoup ont été perdues. La fameuse toccata et fugue BWV 565 date de cette époque (1709). Pendant les périodes de Mühlhausen et de Weimar, Bach composa plusieurs de ses oeuvres majeures : les cantates Actus tragicus et Gott ist mein König (1707), les pièces pour orgue Alla breve en ré mineur (1709), Grande Passacaille en ut mineur (1716), Orgelbüchlein (1717), le Concerto "italien" pour le clavecin.

Weimar est encore loin d'être la grande ville qu'elle sera à l'époque de Liszt et de Wagner. En 1708, c'est le Duc Wilhem Ernst qui y règne. Celui-ci est extrêmement religieux et consacre la plus grande partie de son temps à la religion, aux études théologiques... Il applique ce mode de vie à ses sujets et voudrait réglementer le culte et la vie des fidèles. Bach y est engagé comme Hoforganist et Kammermusicus (organiste et compositeur). Bach y interprète ses oeuvres mais aussi celles d'autres maitres tels que De Grigny, Dieupart, Bonporti. Il y déploie également une intense activité de professeur de musique. Les naissances dans son foyer se multiplient mais le compositeur, à cette époque est convenablement rémunéré. Mais, les extravagances religieuses du Duc vont prendre de l'ampleur, et Bach est facilement irritable de son côté, vont provoquer des conflits. Il trouve un nouvel emploi à Cöthen mais la demande de congé formulée au Duc reste sans réponse. Bach renouvelle sa demande dont le Duc trouve que les termes sont un outrage. Il jette Bach en prison pendant près de quatre semaines.

Après avoir été chassé de Weimar, commençe une heureuse période à la cour du prince Leopold à Cöthen. Son traitement est supérieur à celui de Weimar qui était déjà très appréciable. Passionné de musique, le Prince aide Bach et l'encourage à composer toutes sortes d'oeuvres instrumentales ou vocales. Les instruments sont les meilleurs qui soient. Il y compose une quantité impressionnante de concertos (dont les six concertos brandebourgeois, chefs d'oeuvre du concerto grosso) et de suites, perdus pour la plupart. En 1718 et 1720, le compositeur accompagne à deux reprises le Prince à Karlsbad, station thermale réputée. Au retour du deuxième voyage, il apprend la mort de son épouse Maria Barbara avec laquelle il a eu six enfants dont quatre ont survécu. En 1721, Jean Sébastien Bach épouse, à 36 ans, Anna Magdalena Wilcken âgée de 20 ans. Il aura treize enfants avec sa nouvelle épouse. Le prince Léopold, veuf à son tour, se remarie avec une femme qui n'aime pas la musique. De plus, J.S Bach est profondément religieux et la musique religieuse à la cour de Cöthen y est quasi inexistante. Le Prince semble s'être désintéressé de la musique après son mariage. A Cöthen, Bach a composé les oeuvres instrumentales les plus importantes de ce genre : Fantaisie chromatique et fugue (1720), Suites anglaises (1715), Suites françaises et le premier livre du Clavier bien tempéré, des Concertos pour un et deux violons.

A nouveau, il part et suite à la mort de Kuhnau, postule pour la place prestigieuse de Cantor à l'église St Thomas de Leipzig. Sept postulants se présentent parmi lesquels Telemann qui est retenu. Il semble que celui-ci ait postulé pour faire pression sur les autorités d'Hambourg afin qu'ils augmentent son salaire. Il y renonce donc très rapidement. Les membres du Conseil de la ville procède à nouveau à un choix qui s'avère difficile car certains postulants refusent d'enseigner la musique en plus de leur poste d'organiste. C'est à ce moment que Bach présente sa candidature. C'est Graupner qui est retenu mais son employeur refeuse de le libérer. Bach est finalement retenu comme Cantor. Il passera les vingt-cinq dernières années de sa vie au cantorat de l'école de Saint-Thomas de Leipzig. Depuis le moyen-âge, Leipzig avait une importance considérable sur la culture allemande. A Leipzig, Bach a de multiples fonctions musicales. Sa rémunération est convenable et le logement fourni. Cependant, pendant les vingt-cinq années qu'il y passe, Bach connaitra de nombreuses tracasseries mesquines mais composera des oeuvres grandioses. Incompris des notables locaux, Bach ne supporte pas les ingérences et ne peut s'empêcher de défier les autorités locales. Il est parfois libre de quitter de temps à autre Leipzig (entre autres pour les funérailles du prince Léopold à Cöthen). Il livre de nombreuses oeuvres maîtresses qui sont mal exécutées, mal comprises et peu appréciées : environ trois cents Cantates (dont une centaine perdues), écrites pour tous les dimanches et les fêtes, un Magnificat (1723), 5 passions dont malheureusement deux seulement nous parviendront : les Passions selon saint Jean (1723), selon saint Matthieu (1729), la Messe en si mineur (1724-1747) peut être son plus grand chef d'oeuvre, l'Oratorio de Noël (1734), de nombreux Chorals, le second livre du Clavier bien tempéré (1744), l'Offrande musicale (1747).

Des musiciens de toute l'Allemagne le visitent. il est également très demandé pour des expertises ou inaugurations d'orgue. Nombreux sont les Princes ou nobles qui sollicitent sa visite ou ses services. En 1741, Bach se rend à Berlin pour voir son fils Carl Philip Emmanuel. Il y retourne en 1747 sur invitation du roi Frédéric le Grand et y reçoit les plus grands honneurs. En 1749, sa santé s'altére, il souffre de cataracte au point de devenir aveugle après deux opérations. Il dicte sans pouvoir l'achever l' Art de la fugue son ultime oeuvre. Le 22 juillet 1750, il est terrassé par une attaque cardiaque et meurt quelques jours plus tard le 28 juillet. De ses vingt enfants, neuf survivront. Sa femme termina ses jours dix ans plus tard dans la plus extrême pauvreté. La musique de Bach fut oubliée pendant plus de cinquante ans. Aucune de ses oeuvres ne sera publiée pendant cette période. Un siècle plus tard, en 1829, et bien que Mozart et Beethoven ait connu sa musique et l'ait trouvée remarquable, Mendelssohn sera l'artisan du renouveau de Johann Sebastian Bach grâce à la Passion selon St Matthieu. Depuis lors sans cesse interprétée et enregistrée, sa musique est l'oeuvre d'un génie et d'un croyant. Il est le plus parfait maître de la fugue et du contrepoint. Il a porté à la plus haute expression les possibilités du style concertant. Son inspiration est admirable et constante que les oeuvres soient personnelles ou de commande.