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Hector Berlioz est né le 11 décembre 1803 à La Côte-Saint-André (Isère). Son père, Louis Joseph, est un médecin de campagne et sa mère est la fille d'un riche avocat et propriétaire terrien. Cadet de six enfants, il est le premier fils de la famille. Louis lui donnera des rudiments en médecine mais aussi en latin, en littérature classique et l'encourage à apprendre la musique. Il fait ses études à Grenoble en vue d'y obtenir un baccalauréat de lettres. Son père l'envoie en 1821 à Paris pour entreprendre des études de médecine mais Berlioz ne se sent pas la moindre vocation et après avoir écouté Iphigénie en Aulide, opéra de Glück, Il décide de devenir musicien. La vie artistique et trépidante de Paris attire bien plus Berlioz que les études de médecine qu'il abandonne rapidement.

A Paris, il mène une existence modeste grâce à l'appui financier de son père. Cette décision va bien évidemment assombrir les relations entre les deux hommes. Louis lui retirera d'ailleurs plusieurs fois sa pension avant de revenir sur sa décision. Ses revenus ne suffisent pas à ses besoins pour diriger une messe et un opéra de sa composition. Il emprunte alors de l'argent. Son père, scandalisé, réglera ses dettes mais supprimera la pension qu'il lui versait jusqu'alors (pour lui reverser un peu plus tard). En 1825, il peut donner cette messe qui remporte un certain succès auprès du public et de la critique.Hector approfondit sa culture musicale au Conservatoire avec deux professeurs éminents : Lesueur et Leicha. La musique de Gluck entre autres l'attire particulièrement. Son père l'autorise alors à continuer des études musicales à condition qu'il prépare le Grand Prix de Rome. Cette distinction assure au titulaire une bourse de deux ans et un séjour à la villa Medicis en Italie. Il y consacrera cinq ans de travail et il obtient le prix de Rome de composition en 1830 après avoir fini deuxième en 1828 et 1829. Berlioz sera très impressionné par les premières auditions à Paris des symphonies de Beethoven dirigées par Habeneck. Amateur enthousiaste de Shakespeare, Virgile et Goethe, ce jeune homme romantique tombe amoureux d'une actrice irlandaise, Harriet Smithson, au cours d'une représentation de Hamlet. En 1830; il compose d'un trait la Symphonie fantastique inspirée par ce grand amour. La première a lieu en décembre 1830. Elle remporte un très vif succès malgré une modernité et une hardiesse rythmique inouies pour l'époque. Liszt sera emballé par cette oeuvre et Paganini lui commandera une oeuvre concertante pour alto qui sera en 1834 Harold en Italie. Cette pièce ne sera pas du goût du violoniste, celui-ci estimant la partie d'alto trop peu virtuose.

Son grand prix de Rome oblige Berlioz à se rendre en 1831 à la villa Medicis à Rome. Il y compose les ouvertures du Roi Lear et de Rob Roy. Il apprend à aimer l'Italie et fait la connaissance de Mendelssohn. Il retourne à Paris en 1832 et il se marie en octobre 1833 avec Harriet Smithson. Il compose ensuite un requiem à la mémoire des victimes de la révolution de 1830 sur une commande du gouvernement. La première audition est donnée aux Invalides et selon Alexandre Dumas, le requiem connut un succès retentissant. En 1838, il compose un opéra "Benvenuto Cellini" qui est un échec. Paganini lui fait un don de 20.000 francs car sa situation financière est catastrophique après ce revers. Grâce à cette manne, il peut se consacrer à la composition de Roméo et Juliette, symphonie dramatique. Elle est créée le 24 novembre 1839 à Paris et marquera l'apogée du musicien dans cette ville.

En 1841, il entreprend une tournée européenne avec Marie Recio cantatrice dont il est tombé amoureux. Partout, c'est le succès. En 1844, il compose l'ouverture de concert le Carnaval romain. Pendant de nombreuses années (1835 à 1864), Berlioz subvient en partie à ses besoins en tenant le feuilleton musical du Journal des débats. Ces "papiers" lui prennent une part importante de son temps qu'il ne peut consacrer à la composition. Ses critiques sont mordantes et il s'attire des inimitiés. Après six ans de mariage, la liaison avec Harriet est devenue tumultueuse. Pendant vingt cinq ans, il voyage à travers l'Europe et rencontre les personnalités musicales du moment : Mendelssohn, Wagner et Liszt. Partout il triomphe. De retour en France en 1848, la capitale est aux prises avec la révolution. Il n'aura pas l'accueil souhaité et essuie encore un cuisant échec avec la Damnation de Faust, 1846 mais obtient des succès d'estime avec l'Enfance du Christ (1854), Beatrice et Benedict, opéra comique, (1862) et les Troyens à Carthage (1864). En 1854, Harriet Smithson meurt et Berlioz se remarie la même année avec Marie Recio (qui décède en 1862).

En 1860, il publie le "Grand traité d'instrumentation et d'orchestration moderne" qui fait encore autorité de nos jours. Aimé à l'étranger, critiqué et méconnu dans son pays, Berlioz est aigri, perd progressivement la santé. En 1863, il n'obtient pas le poste de Directeur du Conservatoire qu'il convoitait. Une maladie instestinale rend la fin de sa vie particulièrement pénible. Son unique enfant meurt à 31 ans de la fièvre jaune à La Havane. Berlioz aura encore le courage d'effectuer une tournée en Autriche, Allemagne et Russie où l'attend le groupe des cinq. Il s'éteint à Paris le 11 mars 1869 et est enterré à Montmartre.

Le gigantisme orchestral de certaines créations heurtèrent ses contemporains et les générations suivantes. Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale et notamment en 1969 année du centenaire de sa mort, l'ensemble de son oeuvre a été réévaluée par les critiques et les interprètes et notamment les Britanniques (Sir Colin Davis, J.E Gardiner...). Son écriture vocale a des affinités avec Gluck, dont il était un fervent admirateur. Il est un maître de l'orchestration et son traité dans ce domaine fait autorité.