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Mily Alexeïevitch Balakirev est né à Nijni-Novgorod en 1837. Né de parents peu fortunés, il est attiré dès l'enfance par la musique mais ne disposant que de très peu de ressources matérielles, il ne pourra prendre en tout que dix leçons de piano auprès d'un remarquable professeur : Dubuc. A seize ans, il fait la connaissance d'Oulybychev, riche mélomane auteur de la première biographie de Mozart qui dispose d'un orchestre réduit. Il confie à Balakirev des travaux de copie, d'arrangements puis finalement la direction de son orchestre. De manière purement empirique mais avec beaucoup de facilité, le jeune musicien parvient à acquérir les bases de son futur métier de compositeur. Il dissèque les partitions des grands maîtres, les étudie minutieusement. En 1855, il aura l'occasion de rencontrer Glinka, grand musicien précurseur de la musique russe. Sa vocation est alors toute tracée.

Fort de toutes ces connaissances, il gagne St Petersbourg et s'entoure d'un groupe de musiciens autodidactes comme lui qui deviendra le fameux groupe des cinq composé de Cui, Moussorgski, Borodine et Rimski-Korsakov. Balakirev est l'âme de ce groupe même s'il n'en est pas le meilleur compositeur. En général, il supervise et le cas échéant corrige le travail de ses amis compositeurs. Ce groupe s'impose sur la scène musicale russe dès 1860. Malgré une autorité et une "aura" certaines, il sera lâché "par sa couvée" selon sa propre expression. Il se consacre alors à l'organisation de concerts qui sont autant de fiascos. Par dépit, il devient chef de gare pendant 5 ans.

A partir de 1862, il parcoure le Caucase et la Crimée et compile nombre de pages de musique folklorique. La même année, il refuse la direction de la Société musicale russe et fonde à Saint Petersbourg une école de musique. Bien que très exigeant vis à vis de ses camarades, Balakirev compose très lentement. Il mettra ainsi près de vingt ans à écrire Thamar, un poème symphonique dont l'audition dure environ vingt-cinq minutes ! Sur le plan musical, il laisse néanmoins un catalogue important. Les années 1860 furent fécondes : seconde Ouverture sur des thèmes russes (1864), Ouverture tchèque (1867), Islamey (1869), fantaisie pour piano qui est une des rares oeuvres jouées de nos jours. Il a composé aussi deux symphonies, une Ouverture espagnole, une musique de scène pour le Roi Lear, un grand nombre de valses, nocturnes, scherzos, mazurkas pour la piano. Thamar terminé en 1882 est sa plus grande composition avec Islamey. Toutes ces pièces sont dans le prolongement de l'oeuvre de Glinka.