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Leos Janacek est né en 1854 à Hukvaldy, petit village au Nord de la Moravie auquel il restera attaché toute sa vie. Issu d'une modeste famille d'instituteurs dans laquelle la tradition musicale était fortement ancrée, il fit ses premières études au monastère de Brno. Moyennant la nourriture et l'habillement, il chantait au sein de la maitrise. Dès cette époque, il décida de devenir musicien. Par tradition, il devint instituteur puis professeur en 1903.

Entre-temps, il fréquente l'école d'organistes à Prague et suit les cours des conservatoire de Vienne et de Leipzig. D'un caractère bouillonnant, il assimile les cours à une vitesse prodigieuse. Ses premières compositions sont des oeuvres chorales. Janacek est volontaire jusqu'à l'agressivité, humble mais sûr de lui. Il se lie d'amitié avec Anton Dvorak avec qui il a en commun des origines paysannes et un penchant "slaviste". Il lui dédie Quatre choeurs pour voix d'hommes en 1885. Comme Bartok, il s'intéresse également aux chants populaires de son pays. Ses études sur ce sujet sont publiées à Brno. Il publie également un ouvrage théorique sur la musique en 1897 : "La disposition et l'enchainement des accords" puis une "Théorie intégrale de l'harmonie". Pour la musique, il compose Les danses de Lachs, et deux tentatives d'opéra : Sarka (1888), et Début de roman (1891). Il écrit également Jenufa (1894 - 1903) qui sera refusé par le théâtre national de Prague. Cette oeuvre finira par triompher en 1916.

Janacek manifeste son slavisme en essayant de mettre en musique Anna Karenine (1907) et d'autres oeuvres à caractère russe dont le célèbre Taras Boulba rhapsodie pour orchestre (1918). Pour la scène, il entreprend Le Destin (1903 - 1904) mais son apogée commencera en 1916 avec le triomphe à Prague de Jenufa. Il voyage alors beaucoup. Il est joué, fêté et se compose alors pour tous les genres : cycle vocal avec Le Carnet d'uu disparu (1919), le poème symphonique avec la Ballade de Blanik (1920), l'opéra avec Katia Kabanova (1921), le quatuor à cordes n°1 (1923), Le concertino (1925), la Sinfonietta (1926) et enfin son quatuor à cordes n°2 "lettres intimes" (1928) et son dernier opéra La Maison des morts en 1928.

Janacek meurt en 1928 d'une pneumonie à l'hôpital d'Ostrava à l'âge de soixante quatorze ans, "en pleine jeunesse". Resté méconnu voire inconnu jusqu'à l'âge de soixante deux ans, considéré comme un obscur pédagogue, son opéra Jenufa allait le propulser sur le devant de la scène internationale. Ce succès, allié à l'indépendance de son pays signée au traité de Versailles, est le début d'une très féconde période créatrice de 1916 à 1928.