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Charles Gounod est né à Paris en 1818. Son père François était professeur de dessin et avait une remarquable collection de peintures de grands maîtres. Sa mère, Victoire, autodidacte, jouait remarquablement du piano. A l'âge de cinq ans, son père décède et Victoire doit gérer le foyer. Elle remarque les dons de Charles et lui donne des leçons de musique. A dix-huit ans, il est admis au Conservatoire de Paris.

Gounod espère remporter le Grand Prix de Rome et travaille beaucoup dans ce sens. Ce Prix permettait au vainqueur d'obtenir une bourse et d'aller deux ans à la villa Medicis de Rome et une troisième en Allemagne pour y étudier la musique. Il obtient le second prix en 1837 mais remporte le premier en 1839 avec une cantate Fernand. Là bas, il se passionne pour la musique sacrée et fait la connaissance de Fanny la soeur de Mendelssohn. Elle lui fait connaitre les oeuvres de Bach, Beethoven, et celle de son frère. En 1841, toujours grâce à cette bourse, il effectue un tour des centres musicaux de langue germanique : Vienne, Berlin, Leipzig où Mendelssohn estime hautement Gounod et l'incite à faire une carrière de compositeur. En 1846, il entame des études au séminaire de Saint-Sulpice mais il se reprend et revient à ses études musicales. En 1852, Gounod épouse Anna Zimmermann. Il compose son premier opéra en 1854 : Sapho et la nonne sanglante qui est un échec malgré les éloges de Berlioz. En revanche ses mélodies et sa musique chorale rencontre un certain succès. A la mort de son beau-père, il s'installe dans une magnifique demeure à St Cloud. En 1855, la première de la Messe de Ste Cécile est donnée.

En 1858, sa mère disparait alors que le succès à l'opéra arrive avec : Le Médecin malgré lui (1858), Faust (1859), Mireille (1864), Roméo et Juliette (1867). Dans Faust, Gounod se montre d'une sensualité délicate et très émouvante et il y révèle un sens théatral évident. En 1859, il fait la connaissance de Wagner qui estime l'homme mais pense que sa musique manque de profondeur. En 1870, il compose une cantate patriotique en réaction à la guerre contre les prussiens. Il se réfugie à Londres à la suite de l'avancée de l'ennemi. Il y compose quelques cantiques qui recueillent beaucoup de succès. Il obtient pour un an la direction du choeur de l'Albert Hall. A la fin de la guerre, Gounod reste à Londres, hébergé et pris en charge par Georgina Weldon, une chanteuse qui jouera auprès de Gounod le rôle d'imprésario et d'infirmière car la santé du compositeur est déclinante.

Néanmoins, il rentre en France en 1874. Il se réconcilie avec son épouse. Cette affaire provoquera de nombreux quolibets et ragots dans les journaux. Il compose encore pour l'opéra mais sans l'inspiration d'autrefois (Polyeucte en 1878). Il se tourne alors vers la musique sacrée et son oratorio La Rédemption en 1882 est un grand succès. Il est à présent considéré et honoré. En 1891, il subit une attaque cérébrale qui le rend hémiplégique. En octobre 1893, il tombe dans le coma alors qu'il achève un requiem pour la mort de son petit fils. Il meurt quelques jours plus tard.

De nombreuses pièces furent très populaires à son époque. Gounod, malgré une certaine facilité dans ses oeuvres lyriques et un certain "arrivisme", a influencé de nombreux compositeurs français. Son Ave Maria reste l'oeuvre la plus chantée. Ravel considère Gounod comme le "père de la mélodie française". Injustement, une bonne partie de la musique de Gounod est ignorée de nos jours.