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Jan Ladislav Dussek est né à Czaslau le 12 février 1760. issu d'une famille de musiciens, il reçoit très tôt des cours de piano et d'orgue et devient également chanteur dans une maitrise. Il entame alors des études secondaires à Prague. En 1779, il mène une première tournée de concerts à malines en Belgique. Il y reste un temps pour y enseigner le piano. On le retrouve ensuite à Amsterdam et La Haye puis en 1782 à Hambourg où il se forge une solide réputation de virtuose. Il semble qu'il est fait la connaissance à cette époque de Carl Philipp Emmanuel Bach. En 1783, il est à Saint-Petersbourg où il exerce à la cour de Catherine II. A la suite d'une affaire ténébreuse de complot contre l'Impératrice, il quitte la cour et entreprend une grande tournée de concerts à travers l'Allemagne. Sa renommée grandit.

De 1786 à 1789, il séjourne en France, notamment auprès de Marie-Antoinette, reine de France, à qui il donne des leçons de piano. A la révolution, suite à ses contacts soutenus avec la noblesse, il préfère fuir en Angleterre. C'est à Londres qu'il sera à son apogée. Il y passera près de onze ans et y rencontre Haydn en 1792 qui dira de lui : "L'homme le plus probe, le plus civil et le plus excellent en musique". Il devient l'un des professeurs de musique les plus appréciés de l'époque. Il se marie avec Sophia Corri et fonde avec son beau-père une maison d'édition "Corri, Dussek and Co.", laquelle fait bientôt faillite. Poursuivi par de nombreux créanciers, Dussek, une fois de plus, prend la route sans sa famille et retourne à Hambourg pendant l'hiver 1799. Il donne encore des concerts en Allemagne puis en Bohême sa patrie. Le compositeur tchèque, Jan Tomasek, raconte que Dussek est le premier à avoir placé le piano à queue en travers de la scène de manière à ce que le public voit les mains et le profil du pianiste. Il publie son Concerto pour piano et orchestre op.49 en 1801.

En octobre 1804, Dussek est nommé Maitre de chapelle à la cour du Prince Louis Ferdinand de Prusse, lequel meurt sur le chant de bataille deux ans plus tard. Dussek composera alors son oeuvre la plus célèbre : Elégie harmonique sur la mort du Prince Louis Ferdinand de Prusse op.61. Son dernier voyage l'emmènera encore à Paris de 1807 à sa mort. Au service de Talleyrand, il donne encore quelques concerts très remarqués et des leçons de musique, compose des sonates, fantaisies et concertos. Il semble que son embonpoint soit devenu excessif. Dussek meurt de la goutte le 20 mars 1812, connu de toute l'Europe.