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Ernest Chausson est né à Paris le 20 janvier 1855. Né dans un milieu prospère et cultivé, Chausson reçoit une formation juridique (docteur en droit, avocat à la Cour d'appel de Paris) avant de se consacrer exclusivement à la musique. Il devient officiellement avocat le 7 mai 1877. Il entre au conservatoire à l'âge tardif de vingt-cinq ans. Elève de Massenet au Conservatoire, il est fortement influencé par César Franck dont il suivra des cours à titre privé et Wagner.

On distingue trois périodes dans l'oeuvre de Chausson : la première, jusqu'en 1887, est marquée par le charme élégant de Massenet puis le langage harmonique plus riche et plus audacieux de Wagner, dont il a la révélation à Bayreuth en 1883. Mais le chromatisme de Franck imprègne une oeuvre comme son Hymne védique (1886). Il fait entendre pour la première fois son Trio op.3 qui passe inaperçu en 1882 après son échec au Grand Prix de Rome. Le 31 mars 1883, il présente sa première grande oeuvre orchestrale : Viviane op.5 écrite d'après la légende de la table ronde. Nommé secrétaire de la Société Nationale de Musique, désormais au contact des cercles intellectuels parisiens, Chausson travaille à se forger un style plus élaboré, plus dramatique et c'est de la deuxième période 1886-1894 que datent ses oeuvres majeures : Poème de l'amour et de la mer op.19, un des sommets de la mélodie avec orchestre. Sa symphonie en si bémol op.20 imprégnée de franckisme, une des plus importantes de la musique française, est donnée en première audition le 18 avril 1891. En 1892, à Bruxelles, Eugène Ysaïe crée le fameux concert pour piano, violon et quatuor à cordes op.21. 1893 verra l'achèvement de son drame lyrique en trois actes : le Roi Arthus. Celui-ci ne sera représenté qu'en 1903. Dans sa troisième période, hélas trop brève (1894-1899), encouragé par Debussy, Chausson recherche le sens de l'architecture classique française et se consacre à la musique de chambre. Son célèbre Poème pour violon et orchestre créé à Nancy en 1896 par Ysaïe reste sa pièce la plus jouée de nos jours.

Chausson meurt prématurément à Limay le 10 juin 1899 des suites d'un accident de bicyclette, alors qu'il préparait le scherzo de son Quatuor à cordes qu'il laisse inachevé. Ernest Chausson, qui a reçu dans son célèbre salon du Boulevard de Courcelles toute l'intelligentsia de la fin du siècle, intellectuels, musiciens, est un témoin privilégié de la sensibilité de l'époque. Voici encore quelques oeuvres composées par Chausson - opéras et musiques de scène : Les Caprices de Marianne, comédie lyrique (1882-1884), la Légende de sainte Cécile (1891) - Musique vocale et chorale : Hymne védique pour choeur et orchestre (1886), Poème de l'amour et de la mer pour voix et orchestre (1887, rév. 1893), Chanson perpétuelle pour voix, quatuor à cordes et piano (1898), Serres chaudes sur des poèmes de Maeterlinck (1896) - Musique de chambre : Quatuor avec piano (1897), Concert pour piano, violon et quatuor à cordes (1890-1891), Quatuor à cordes, inachevé, complété par Vincent d'Indy (1898)